En 1867, les félibres catalans offrirent aux félibres provençaux une coupe en argent pour les remercier de l'accueil qu'ils avaient réservé au poète en exil Victor Balaguer. Le Capoulié du Félibrige est par tradition le détenteur de cette coupe qui donna lieu, de la part de Frédéric Mistral, à la composition d'un hymne à sept couplets, la Coupo, qui est devenu l'hymne du Félibrige.

Prouvençau, veici la Coupo
Que nous vèn di Catalan ;
A-de-rèng beguen en troupo
Lou vin pur de noste plant.

Coupo Santo
E versanto
Vuejo à plen bord
Vuejo abord
Lis estrambord
E l'enavans di fort !

D'un vièi pople fièr e libre
Sian bessai la finicioun ;
E, se toumbon li Felibre
Toumbara nosto nacioun.

D'uno raço que regreio
Sian bessai li proumié gréu ;
Sian bessai de la patrìo
Li cepoun emai li priéu.

Vuejo-nous lis esperanço
E li raive dóu jouvènt,
Dóu passat la remembranço
E la fe dins l'an que vèn.

Vuejo-nous la couneissènço
Dóu verai eami dóu Bèu,
E lis àuti jouïssènço
Que se trufon dóu toumbèu.

Vuejo-nous la Pouësìo
Pèr canta tout ço que viéu,
Car es elo l'ambrousìo
Que tremudo l'ome en diéu.

On se lève au dernier couplet.

Pèr la glòri dóu  terraire
Vautre enfin que sias counsènt
Catalan, de liuen, o fraire,
Coumunien tóutis ensèn !

Provençaux, voici la Coupe
Qui nous vient des Catalans
Tour à tour buvons ensemble
Le vin pur de notre cru.

Coupe Sainte
Et débordante
Verse à pleins bords,
Verse à flots
Les enthousiasmes
Et l'énergie des forts !.

D'un ancien peuple fier et libre
Nous sommes peut-être la fin ;
Et, si les Félibres tombent,
Tombera notre nation.

D'une race qui regerme
Peut-être sommes nous les premiers jets ;
De la patrie, peut-être, nous sommes
Les piliers et les chefs.

Verse nous les espérances
Et les rêves de la jeunesse,
Le souvenir du passé
Et la foi dans l'an qui vient.

Verse-nous la connaissance
Du Vrai comme du Beau
Et les hautes jouissances
Qui se rient de la tombe.

Verse-nous la Poésie
Pour chanter tout ce qui vit,
Car c'est elle l'ambroisie
Qui transforme l'homme en dieu.

On se lève au dernier couplet.

Pour la gloire du pays
Vous enfin nos complices,
Catalans, de loin, ô frères,
Tous ensemble communions !

 

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